Les Waraji, les sandales les plus populaires
Le type de chaussures le plus répandu chez les samouraïs et sur les champs de bataille au cours d'une même période étaient les waraji. Les waraji sont des sandales qui, à l’époque, ont été fabriquées par tressage et tissage de la paille, d’un tissu ou d’un autre matériau. Ils pouvaient être fabriqués directement par les personnes qui allaient les porter mais ceux qui en avaient les moyens pouvaient acheter des waraji fabriqués par des professionnels auprès de marchands spécialisés. Ils pouvaient également faire partie des biens exigés par un samouraï à titre de loyers ou d'impôts. La qualité des waraji pouvait varier en fonction de la qualité des matériaux et du savoir-faire des artisans.
Les Waraji aux pieds, une manière particulière de les chausser
Les wataji étaient portés en enroulant des cordes de paille autour du pied et de la cheville et du talon, puis en les attachant. En principe, ils sont attachés soit un peu au-dessus de la cheville, soit sur le dessus du pied. Bien souvent, la semelle du waraji ne couvrait pas complètement les orteils, qui restaient donc à découvert pour certains d'entre eux, bien que cela puisse parfois être ajusté en fonction de la façon dont ils sont portés.
Il n’y a pas d’explication exacte concernant cette manière d’être chaussé mais une rumeur prétend que les samouraïs portaient les waraji de cette façon pour pouvoir sentir et évaluer le type de sol avec leurs orteils. Cependant, il semblerait que cette façon de les porter ait été courante dans toutes les classes sociales et pas uniquement dans les milieux militaires, ce qui viendrait atténuer la véracité de cette rumeur.
Des souliers utiles au combat
Bien entendu, la manière habituelle dont ils étaient portés n'exclut pas l'existence de nombreuses possibilités de les porter et de les attacher, et ce, en fonction de différents contextes.
Sur le champ de bataille, les waraji étaient très pratiques car leur texture tressée et rugueuse fournirait une traction supplémentaire dans la saleté, la boue et d'autres éléments que l'on est susceptible de rencontrer sur le terrain.
Cependant, les waraji sont réputés pour être assez rudes contact de la peau. En effet, ils peuvent provoquer des démangeaisons, des éruptions cutanées, de vilaines ampoules voir même des plaies ouvertes.
Des chaussures portées par de nombreuses classes de population
Bien qu'ils ne soient plus très répandus, les waraji sont néanmoins encore utilisés aujourd'hui dans des situations spécifiques, par exemple lors de reconstitutions. Certaines personnes les portent lors de festivals. Les moines bouddhistes les portent parfois pendant les pèlerinages et les adeptes du shugendo les portent aussi par moments.
Il arrivait que les samouraïs pauvres allaient au combat avec des waraji pieds nus. En général, ceux-ci faisaient partie la classe la plus pauvre des samouraïs provinciaux, les Ji-samouraïs et les kokujin. Toutefois, même chez ces classes, cette pratique restait assez rare. Il faut également rappeler que les samouraïs n’étaient pas tous riches et/ou aisés. Même s'ils étaient généralement plus riches que la population paysanne, certains d'entre eux l'étaient à peine.
Le Tabi, la chaussette associée au Waraji
Qu’est-ce que le Tabi ?
La chaussure de loin la plus répandue et la plus portée au cours de la période Sengoku était le waraji porté avec le Tabi, la célèbre chaussette japonaise se caractérisant par une séparation entre le gros orteil et les autres. Ces chaussettes sont très bien adaptées pour être portées avec différents types de sandales répandues dans le Japon pré-moderne.
Différents styles de Tabi
Le style de Tabi le plus courant étaient des chaussettes qui montaient un peu au-dessus de la cheville, mais il en existe d'autres qui montaient plus haut. Ici, nous faisons bien référence au Tabi traditionnel et non à la version moderne associée aux bottes ou à d’autres chaussures plus récentes.
Le Tabi moderne et traditionnel quant à lui, sont généralement munis de fermetures métalliques à l'arrière pour les maintenir fermés, à moins qu'ils ne soient intentionnellement fabriqués dans l'ancien style. Durant la période Sengoku, ils comportaient des languettes qui se chevauchaient soit sur le dessus du pied, soit sur le côté, et qui étaient ensuite attachées.
Les différents matériaux du Tabi
La plupart des Tabi sont fabriqués en tissu mais peuvent également se présenter sous différentes formes de silicone avec différents design. Parfois, les Tabi pouvaient avoir des semelles en cuir mais à l’époque, il n’était pas toujours possible de s’en procurer. Il existe également des Tabi entièrement faits de cuir ou de cuir brut. En effet, ce matériau était privilégié car il était plus durable et robuste, mais également plus cher.
Au 15ème siècle, le Japon a commencé à importer de grandes quantités de peaux animales et de cuir brut, et par conséquent, le cuir était bien plus accessible. La peau la plus courante était de loin la peau de cerf, suivie par d'autres gibiers. Les samouraïs riches et de haut rang semblaient préférer porter des Tabi en cuir avec des waraji lorsqu'ils partaient au combat.
Les Kegutsu, des chaussures pour une population très aisée
Malgré le fait qu’elles n’ont pas été portées sur le champ de bataille durant la période Sengoku, les meilleures chaussures en termes de confort et de résistance sont les Kegutsu. Ce sont des bottes réalisées avec du chanvre, du lin, du cuir ou de la peau et recouvertes d’une fourrure ou de poils. Il s’agissait la plupart du temps de fourrure de cerf et d’ours. Ces bottes étaient souvent portées parmi les commandants vers la fin de l'ère Heian mais leur popularité a commencé à décroître au cours de la période Kamakura.
Des Bottes très onéreuses
Elles étaient si chères qu'elles ne pouvaient être portées que par les très riches samouraïs. Pendant la période Sengoku, ils étaient essentiellement réservés à des usages cérémoniels et formels. Cependant, un commandant pouvait, s'il en avait les moyens, porter ces bottes dans le cadre d’un rituel ou d’une cérémonie d’après bataille mais n’étaient pratiquement jamais portées au combat.